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Sur les 320 000 Juifs présents en France métropolitaine en 1940, environ 240 000
dont 59 000 enfants (sur 70 000) ont pu échapper à l’arrestation puis à la déportation.
Les trois quarts des Juifs de France ont pu échapper à la déportation et à
la mort grâce à la solidarité de la population française qui a ralenti et même
contrecarré les actions de la police de Vichy, de la Gestapo, de la Milice et de
diverses factions collaborationnistes. Cette solidarité a favorisé les initiatives
d’entraide et de sauvetage des organisations et des familles juives.
Le titre de « Juste parmi les Nations » est la plus haute distinction à titre civil
décernée par l’État d’Israël. Il est attribué « au nom du peuple juif reconnaissant »
car « quiconque sauve une vie sauve l’humanité toute entière ».
Au 1er janvier 2013, le mémorial israélien de Yad Vashem avait décerné le titre de
« Justes parmi les Nations » à 24 811 personnes, dans 41 pays, dont 3 654 en
France.
Le nombre de sauveurs restés anonymes - et qui le demeureront certainement - est en fait bien supérieur. C’est pourquoi un monument a été érigé à leur mémoire au Yad Vashem.
La famille Zylberberg habitait au 24, rue Notre-Dame
de Nazareth. Le père, Zélik, et deux de ses filles, Claire,
15 ans, et Ténia, 13 ans, ont été arrêtés lors de la rafle
du Vélodrome d’Hiver. Le père a été déporté par le
convoi n° 13 et les deux adolescentes par le convoi
n° 20.
La troisième soeur, Marie-Louise, alors âgée de 2 ans, a été prise en charge par Fernande et Edmond Cheval qui étaient concierges à la synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth. Avec la complicité de la mairie de Plailly (Oise), ils lui ont procuré de faux papiers d’identité au nom de Cheval. Ils l’ont élevée comme leur propre fi le jusqu’en décembre 1946. Le 23 novembre 2006, Yad Vashem leur a décerné le titre de « Juste parmi les Nations ».
Élisabeth, Henri Rudolph et leurs deux fils
habitaient au 8, cité Dupetit-Thouars dans
le 3e arrondissement. Les familles Zdrojewski
et Wieviorka étaient leurs voisins.
Lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver, la police
française a arrêté leur voisine, Estera Zdrojewski, qui a été déportée quelques
jours plus tard par le convoi n° 10. Henri, le père de famille, et son fils Pierre,
16 ans, se sont réfugiés dans l’appartement des Rudolph. Estelle Wieviorka en
a fait de même. Une petite fille juive de 10 ans, Élisabeth Meyer, a également
trouvé refuge chez le couple de Lorrains.
Dans une pièce de leur appartement, ils avaient aménagé un faux plafond qui pouvait servir de cachette en cas d’alerte. Leurs protégés y ont vécu clandestinement jusqu’à la fi n de la guerre. Le 29 février 2004, Yad Vashem a décerné à Élisabeth et Henri Rudolph le titre de « Juste parmi les Nations ».
Secrétaire générale adjointe à la
mairie du 3e arrondissement à
partir de 1941, Odette Pilpoul a
saboté les ordres administratifs du
gouvernement de Vichy. Elle s’est
également livrée à des activités de
renseignement. Elle a ainsi sauvé un grand nombre de
Juifs de la déportation en les avertissant de l’imminence
des rafles. Elle leur trouvait aussi un abri temporaire
ou durable et leur procurait de faux papiers.
Durant sa scolarité, Odette s’était liée d’amitié avec une camarade, Laurette Carasso, d’origine grecque. En 1942, pour la soustraire aux rafles, elle l’hébergea ainsi que ses parents durant plusieurs mois. Dénoncée, elle a été arrêtée par la Gestapo le 3 mars 1944 puis déportée à Ravensbrück d’où elle est revenue.
Le 6 mai 2002, Yad Vashem a décerné à Odette Pilpoul le titre de « Juste parmi les Nations ».
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