LA DÉPORTATION DES ENFANTS JUIFS DU 3E ARRONDISSEMENT DE PARIS

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Trajectoire de la déportation

Raoul Swiecznik est né à Paris le 7 mars 1925 de parents originaires de Pologne. En 1939, sa famille vivait 8, rue Notre-Dame de Nazareth, dans le 3e arrondissement. À l’aube du 12 décembre 1941, la police allemande a surgi au domicile familial dans le cadre d’une rafle menée en représailles aux premiers attentats visant l’armée allemande. Son père et lui ont été envoyés au camp de Royallieu, près de Compiègne, où ils ont été séparés lorsque Raoul a été transféré au camp de Drancy, puis de Pithiviers. Il a quitté ce dernier camp par le convoi n° 35 du 21 septembre 1942, en direction d’Auschwitz. Son père a, quant à lui, été déporté par le convoi n° 1 du 27 mars 1942 à destination d’Auschwitz, d’où il n’est pas revenu.

Raoul Swiecznik a été évacué du camp de Blechhammer en janvier 1945, à l’approche de l’Armée rouge. Les marches de la mort l’ont conduit à Gross-Rosen, puis à Buchenwald et Dachau où l’armée américaine est arrivée le 28 avril 1945. Il a été rapatrié en France par avion le 5 juin 1945. Le lendemain, il a retrouvé sa mère et sa soeur.

Dans l’après-guerre, Raoul Swiecznik est devenu bijoutier. Il s’est marié en 1955 et a eu un fils, Michel, né en 1956. Raoul Swiecznik est décédé en 2006.

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Raoul Swiecznik raconte son arrestation :

Ma mère était au lit, elle ne pouvait pas sortir, tellement elle tremblait. Ma soeur ne pouvait pas sortir, tellement elle tremblait. J’aidais mon père à s’habiller. Je voyais qu’il était incapable seul. Et quand les Allemands m’ont regardé, ils m’ont demandé :
- "Quel âge as-tu ?" "Wie alt bist du ?"
Et c’est ma mère qui a répondu :
- "C’est un enfant, il a seize ans."
Ils m’ont regardé, ils se sont regardés, les deux… ils m’ont dit à moi :
-"Du kommstmit", "tu viens avec."
Et je me suis pratiquement habillé dans la rue. J’ai pris mes vêtements et ils m’ont emmené avec mon père. Et ils nous ont emmenés au commissariat de police, à la mairie du 3e arrondissement.